Paris,
30 novembre 1999
Auteurs: |
J. Chirac - G. Schroeder
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Conseil franco-allemand de défense et de sécurité
Rappelant les engagements
pris ensemble à Toulouse, lors de la session du Conseil franco-allemand
de défense et de sécurité, de contribuer de tout
le poids de nos deux pays à ce que l'Union européenne se
dote des moyens autonomes nécessaires pour décider et agir
face aux crises ;
Réaffirmant également la volonté des Quinze exprimée
à Cologne de renforcer à cette fin les capacités
militaires européennes, notamment en matière de renseignement,
de mobilité stratégique, de commandement et de contrôle
;
La France et l'Allemagne attendent en conséquence du Conseil européen
d'Helsinki des avancées substantielles dans l'élaboration
d'une politique européenne de défense et de sécurité
et se déclarent résolument en faveur à cette occasion
de progrès décisifs pour le développement des capacités
militaires de l'Union européenne et de décisions pour la
mise en place des organes de décision comme des instruments militaires
au sein de l'Union européenne. Ces éléments sont
indispensables pour donner à l'Union européenne la capacité
autonome de décider et, là ou l'Alliance en tant que telle
n'est pas engagée, de lancer puis de conduire des opérations
militaires. A cet égard, la France et l'Allemagne recommandent
au Conseil européen d'Helsinki d'endosser la proposition fondée
sur le document intitulé "Organes militaires, planification et
conduite d'opérations menées par l'Union européenne".
Conscient de l'importance d'une base industrielle technologique forte
et compétitivité, nos deux pays se félicitent vivement
de l'avancée majeure que constitue le rapprochement de nos industries
d'armement au sein de la nouvelle EADS. La fusion Aérospatiale-Matra/DASA
facilitera notre coopération autour de programmes communs.
La réalisation de nouveaux programmes nécessitera de rechercher
des convergences bilatérales, notamment en relançant nos
efforts d'harmonisation des besoins futurs. Dans ce cadre, nous avons
décidé de comparer nos plans respectifs concernant le renforcement
des capacités de renseignement, de mobilité stratégique,
de commandement et de communications ainsi que de continuer à développer
nos capacités militaires dans ces domaines :
S'agissant plus spécifiquement de la capacité de renseignement,
qui constitue un élément central de l'autonomie d'appréciation
et de décision de l'Union européenne, nous sommes déterminés
à fédérer les moyens existants ou à venir,
y compris dans le domaine spatial, pour constituer des capacités
communes européennes.
S'agissant de la mobilité stratégique, nous proposons à
terme de créer, par étapes et dans le cadre multinational
approprié, un commandement européen du transport aérien
afin de gérer en commun les moyens européens de transport
aérien militaire disponibles et de coordonner l'emploi des moyens
civils éventuellement utilisés. Cette coordination entraînera
des effets de synergie et permettra une optimisation des coûts.
Elle renforcera en même temps l'incitation à l'acquisition
et à l'utilisation communes des moyens ainsi qu'a une formation
commune des personnels. Le Conseil franco-allemand de défense et
de sécurité a chargé les ministres de la Défense
de la mise en oeuvre de l'initiative vis-à-vis à mettre
sur pied un commandement européen du transport aérien.
Nous affirmons ainsi notre volonté de parvenir à une décision
commune sur le développement et l'acquisition, de toute façon
nécessaire, d'un avion de transport européen commun, au
vu du rapport technique déjà soumis.
S'agissant des capacités de commandement et de contrôle,
nous rappelons l'annonce fait à Toulouse et la décision
de Cologne des Etats membres relative à la transformation du Corps
européen, et en premier lieu de son état-major, en Corps
de réaction rapide. Nous nous félicitons, avec nos trois
partenaires, des progrès réalisés depuis lors, qui
permettent aux Etats participants de proposer l'état-major de cette
grande unité comme structure de commandement de la KFOR pour assurer
dans le courant de l'année 2000 la relève de Landcent.
Nous saluons l'arrivée prochaine au Corps européen d'officiers
de liaison d'autres pays membres de l'Union européenne, prélude
à une participation élargie aux activités du Corps.
Nous reconnaissons de même l'intérêt d'insérer
sur une base permanente, dans les QG nationaux interarmées, des
officiers d'autres nations de l'Union européenne.
Nous nous félicitons de la signature aujourd'hui même d'un
protocole relatif au partage de capacités sur le premier satellite
de télécommunications de nouvelle génération
SYRACUSE 3. Cela constitue la première étape d'un projet
de coopération sur un système si complet de télécommunications
spatiales.
Nous sommes convaincus que ces mesures apporteront une contribution essentielle
et efficace au développement de la Politique européenne
de sécurité et de défense par des moyens pratiques,
dans le cadre de l'Union européenne et en accord avec les décisions
de Cologne, contribuant ainsi au renforcement du pilier européen
de l'Alliance. Dans l'esprit des résultats du Sommet de Washington,
nous contribuons également par là à l'amélioration
de ses capacités de gestion de crise et à la vitalité
d'une Alliance modernisée.
Le Conseil se félicite de l'intention des ministres de la Défense
de créer des cours de langues française et allemande communs
pour des officiers supérieurs des deux pays. Un premier cours pilote
doit avoir lieu en 2000.
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